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Un message pour toi, maman ou papa aliéné.e

22 décembre 2020 | Témoignages

Autorise moi le tutoiement, nous avons tellement en commun. Si tu es comme moi, et quand je lis tes témoignages sur les groupes Facebook, ou les autres réseaux, dans les blogs, ou même quand je t’entends poser une question lors d’une conférence, je sais que tu vis la même chose que moi en ce moment.

Voilà, nous approchons de Noël. Ce moment si particulier où les enfants rient avec leurs parents, ont les étoiles en haut du sapin plein les yeux, et gambadent joyeusement dans les rues ou s’extasient en haut d’une grande roue foraine. Bon, c’est vrai que cette année, vous avez remarqué que l’ambiance n’est pas des plus festives. Mais pour nous, parent aliéné, ces jours d’avant Noël et, j’ajouterai l’ensemble des vacances jusqu’au début janvier, sont un vrai supplice.

Ces jours-ci, mon cerveau est en boucle sur le manque, sur ton absence, sur ce vide si terrible que le bonheur des autres appuie là où ça fait mal. Plus le repas de Noël où seront présents mes neveux et nièces approchent, plus l’intensité de la douleur augmente. Vous savez quand vous allez à l’hôpital et qu’on vous demande de dire sur une échelle de 1 à 10 votre niveau de douleur. Je pense être à 12 ce matin.

Si vous vivez ça vous aussi, je vous invite à apprendre à accueillir ces émotions, à accepter votre colère de l’injustice, votre tristesse justifiée. Entrez en contact avec des professionnels qui vous donneront des techniques pour respirer, pour arriver à supporter l’insupportable, et laissez passer la vague. J’ai fait cela ces dernières années, et sans cela, je ne pourrai certainement pas écrire ce blog et continuer à tenir debout. J’ai aussi ajouté dans ma panoplie, une activité de méditation très personnelle en lien avec la nature. J’ai d’ailleurs aussi fait le choix de quitter la ville pour vivre dans un endroit moins stressant pour m’aider à supporter ma situation personnelle. A vous de trouver votre équilibre parce qu’être un parent aliéné au départ, c’est avant tout l’amputation d’une partie de vous, tenir debout avec une jambe en moins ça demande d’acquérir de nouvelles aptitudes…

Je voulais aussi te dire, cher.e ami.e, que quoi que fasse le parent aliénant, tu le sais aussi bien que moi, le lien que tu as avec ton enfant est indestructible. L’autre parent aura beau tirer aussi fort qu’il le veut sur la corde, ton lien est en fil de pêche, et il ne s’en rend pas compte, mais il se ruine les mains en tirant dessus en vain.

Rappelle toi, ton enfant, lorsque tu le récupérais pour tes gardes. Quelques heures après le sas de décompression du changement de repères, il était là, présent à 100% avec toi, et tu sais, tout comme moi, que le jour où le déclic s’opérera en lui/elle, il sera instantanément l’enfant que tu as toujours eu, avec tout l’amour que tu lui as donné quand il était auprès de toi.

J’ai des professionnels de l’enfance, des avocats, des juges, et même des amis, qui ont douté de cela. Qui m’ont dit, mais vous espériez qu’il revienne vers vous, comme s’il n’y avait pas eu de rupture du lien…  Et bien oui, vous vous trompez tous, et c’est en cela que vous n’avez rien compris à l’aliénation parentale. Mon fils est toujours un enfant aimant son papa (transposez à votre cas, de maman et/ou fille), et je sais que lorsqu’il n’a pas la pression de sa mère, il m’envoie des signaux d’amour par delà les moyens de communication qui ont été interdits par sa mère. Et cela, c’est la seule chose dont je suis sûr à 100% et qui me fera passer un joyeux Noël relié à distance à mon fils par la force indestructible de l’amour inconditionnel.

Je vous souhaite à vous tous, mes amis, beaucoup de courage pour ces fêtes.
Tenez bon, un jour ils sauront la vérité.